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Le Goût du riz au thé vert

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 3.83/5

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15 critiques: 4.17/5



Ordell Robbie 4.25 Thé à Deux
Ghost Dog 4.25 Bonne humeur communicative
Xavier Chanoine 3 Querelles et sourires.
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Thé à Deux

Ce projet ancien -le scénario était écrit en 1939 mais n'avait pas passé la censure préalable à l'époque- d'Ozu est une oeuvre que le cinéaste considérait comme ratée. Ce qui prouve que les cinéastes ne sont pas les meilleurs juges de leurs oeuvres vu que cet Ozu, sans etre un de ses sommets, n'a par exemple rien à envier à un Voyage à Tokyo chéri des référendums critiques. Une des caractéristiques du film est que considérant la période durant laquelle il a été élaboré -celle où Ozu travaille à une épure progressive de son style- est déjà de contenir beaucoup de travellings à une échelle ozuienne, ce dernier point compensant quelque peu certaines petites scories -les habituels plans longs un peu trop longs- présentes au rayon montage. Le cadrage, tout en étant bon, n'a pas encore toujours la précision qu'il prendra au fur et à mesure de l'approche de la période couleur. Pour le reste, cet Ozu-là annonce quelque peu Printemps Précoce dans sa description d'un moment de crise d'un couple avant réconciliation, le tout au travers de détails révélant entre autres le malaise suscité par les différences de milieu social d'origine, sauf que là où Printemps Précoce sera plutot centré sur son personnage masculin celui-là l'est un peu plus sur son personnage féminin d'origine bourgeoise notamment au travers des discussions entre copines oisives. Si la fameuse métaphore du titre concernant la vie de couple fonctionne très bien -le plan en question étant aussi dépouillé que délicieux-, le film souffre néanmoins sur la fin d'etre un peu trop démonstratif dans sa conclusion là où le cinéma d'Ozu tire plutot sa force de l'ellipse et de son pouvoir suggestif. En tout cas, voilà un plat cinématographique mieux que la moyenne d'un cuistot qui a malgré tout été bien plus inspiré.



14 mai 2004
par Ordell Robbie




Bonne humeur communicative

Dans ce portrait de famille à la direction d’acteurs impeccable et aux dialogues délicieux, c’est le sourire quasi-permanent des personnages qui fascine : malgré les réminiscences de la guerre et de l’apocalypse nucléaire survenu 7 ans auparavant, malgré les problèmes de couples liés aux mariages arrangés – une institution à l’époque, c’est le sourire, la bonne humeur et l’humour qui dominent les débats, parce que la guerre, « on n’en veut plus », martèle un tenancier de pachinko, et parce que la société semble évoluer avec la libéralisation des esprits portée par une jeunesse enthousiaste, pacifique et insouciante, à l’image de Setsuko qui refuse de rencontrer le candidat officiel au mariage et préfère papillonner avec un jeune homme partageant ses points de vue. Caméra au ras du sol comme à son habitude, simplicité du propos pour mieux le rendre authentique et universel, Ozu nous offre un message d’espoir en démontrant que si l’on veut être heureux, il suffit de l’être, et à l’instant. Indispensable, donc.



Fugace instant magique
Au beau milieu de la nuit. Une cuisine aménagée. Une soubrette qui dort à points fermés. Un couple qui vient de se réconcilier après des années de conflit a décidé de manger du riz au thé vert pour fêter l’occasion. Mais pour pouvoir l’emmener dans la chambre, il faut soulever les couvercles des casseroles sans faire de bruit et étouffer les rires de joie qui accompagnent cette réconciliation inespérée…Chuuut...

10 août 2005
par Ghost Dog




Querelles et sourires.

Mariage arrangé, un couple qui n'y croit plus, voilà les thématiques abordées par Ozu avec cet agréable Le goût du riz au thé vert, chronique sociale typique du sensei dont les principales qualités se situent au niveau de la peinture intéressante et travaillée de relations purement humaines, des bruits de couloir, des fausses rumeurs et histoires de coeur instables. On a connu Ozu plus déterminé dans son approche du sentimental et de la crise, le fait peut-être à un scénario quelque peu convenu, voir déjà vu quelque part ailleurs chez le cinéaste, ou Naruse pour le citer (éternel chroniqueur des couples). Si l'interprétation reste de très haute facture avec un casting absolument impeccable (Shin Saburi, Kogure Michiyo, Ryu Chishu...), le métrage n'est pas exempt de longueurs du fait de plans étirés et peu variés, malgré l'apport intéressant de nombreux dézooms sur les tables basses ou les endroits où se retrouvent les protagonistes pour discuter.

Les discussions agréables et les séquences de sorties loufoques (la salle de jeux "d'arcade" d'époque, tenue par Ryu Chishu entre autre) contribuent à la réussite du goût du riz au thé vert. Ozu démontre aussi qu'un couple même instable peut toujours s'en sortir. Cette vision -utopique ou pas- permet au cinéaste d'impliquer le spectateur au centre des débats, intéressants ou non (tout dépendra des affinités de chacun). A noter les quelques clins d'oeil au cinéma français où "Jean Marais" y est cité à de nombreuses reprises, tout juste peut-on entendre une phrase en français prononcée par une des protagonistes lors d'une mémorable scène où elles s'amusent à comparer les poissons de leur étang avec les membres de leur famille. Si Le goût du riz au thé vert reste un film optimiste, on pourra lui reprocher son manque de rythme évident et ses "nombreuses" fins. A noter l'utilisation d'un score omniprésent insufflant au métrage ce doux parfum de joie de vivre, à l'image de ce plan final où deux amoureux gambadent dans la ville.



24 mars 2007
par Xavier Chanoine


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